
© REDON Agglomération
S'inspirer des bonnes pratiques pour mieux envisager ses projets, c'était l'objectif d'une visite proposée aux élus et techniciens locaux, à l'école primaire de Saint-Ganton. Ce lieu symbolique de la participation citoyenne, qui a fêté ses 10 ans l’année dernière, s’est voulu écologique dans sa conception et sa construction. L'école comporte en effet une bonne part de matériaux naturels et locaux, se chauffe au bois et est meublé à partir de matériel réemployé. Des exemples d’aménagement et d’économie circulaire défendus par le Programme Territoire Econome en Ressources (TER) de REDON Agglomération.
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La dernière école (privée) avait fermé en 1979. Le projet de création d'un nouvel établissement réside dans la volonté de l'équipe de Bernard Gefflot (précédent Maire) et de familles, pour pallier au manque de solution locale pour l’éducation des enfants de Saint-Ganton et de Saint-Just, commune voisine. Avec l’obtention de l’accord d’ouverture de 3 classes, il a été décidé très tôt de créer une "école des citoyens", symbolisant l’engagement local pour l’éducation et l’écologie.
Entourée d'un cabinet d'architecture vitréen, la municipalité a bénéficié de l'accompagnement de Bruded (association d'élus), source d'inspiration pour les aspects architecturaux et esthétiques, mais aussi écologiques et participatifs.
La conception des locaux a ainsi pu être initiée en concertation avec les habitants.
Une association s’est constituée rapidement afin de préparer les chantiers participatifs, pour la construction
4 commissions se sont constituées pour préparer la vie de l’école : fonctionnement du bâtiment, cantine, garderie et ramassage scolaire.
Grâce à la détermination de l'équipe municipale et de l’implication citoyenne, ce projet a pu sortir de terre et prendre son essor directement.
Le permis de construire obtenu, la première brique a été posée en avril 2011.
Dès la deuxième année, les effectifs ont amené la municipalité à réfléchir à l’ouverture d’une quatrième classe.
En 2015, la bibliothèque a été rattachée à l’école et la salle de motricité transformée en salle de classe.
Pas moins de 75 tonnes de briques de terre crue, issue de l’excavation du site, ont été fabriquées par les habitants !
L’artisan Terre Chaux Décors (Plessé) a contribué à cette étape, louant une machine spécifique. Les briques ont ensuite été posées grâce au concours du chantier d’insertion Nature et Mégalithes (porté à l’époque par le CPIE Val de Vilaine).
Le mur de façade de 45m² en pierres a aussi été réalisé par les citoyens. Les éléments provenaient de ruines locales et ont été offerts par une habitante.
© Bruded
Il a fallu environ 750 heures de travail (notamment le week-end) pour achever ces constructions ! Et c’est sans compter l’investissement des parents d’élèves, qui assuraient la restauration des bénévoles.
Le choix des matériaux est la première réponse aux enjeux d’efficacité et de passivité. Rien ne sert de chauffer / climatiser, si on n’a pas isolé, dans un premier temps.
Si les procédés liés aux matériaux locaux et naturels sont issus de pratiques ancestrales, le contexte actuel nous pousse à réadapter ces techniques au goût du jour. Elles sont une bonne réponse aux problématiques d’impact carbone de la construction, de performance énergétique du bâtiment, d’ancrage dans l’architecture et le paysage local, autant pour la construction que la rénovation.
Le réemploi des matériaux et du mobilier, ainsi que la fourniture en énergies renouvelables peuvent également y contribuer.
En outre, les matières ne manquent pas dans la région, et les savoir-faire non plus ! Le territoire dispose d’un écosystème riche d’artisans qualifiés et d’un organisme de formations certifiantes en écoconstruction (Noria Formation).
C’est aussi cet élan de solidarité conséquent, qui a permis au projet d’être réalisable financièrement.
La municipalité de Saint-Ganton est ravie de l'ensemble des démarches effectuées, qui ont permis d'impulser des valeurs de solidarité, écologie et retrouver une dynamique pour la vie du bourg et ses environs. Un regret, toutefois : ne pas avoir disposé de fonds suffisants pour faire poser aussi des panneaux photovoltaïques. Une réflexion sur la végétalisation est également en cours.
Publié le 17-07-2023